point, et les circonstances réciproques sont presque toutes favorables aux
étrangers.
Nos vins, nos eaux-de-vio seront toujours nécessaires à l'Allemagne,
nos soyeries, nos objets de luxe et de mode lui conviendront longtemps;
nos draps pourront y obtenir chaque jour un débouché plus étendu, nos
tissus de coton pourront bientôt y pénétrer.
Le premier intérêt de notre commerce est d'obtenir ou de conserver
dans tout les états de la Confédération du Rhin.
La liberté du transit, celle du transport sur la rivière.
Les franchises des foires et de veiller à ce qu'elles ne soient gênées
par aucune espèce d'entrave.
Mais on peut dire aussi qu'en cela les intérêts mêmes de ces états
sont en accord avec le nôtre.
Le mélange et l'extrême division des territoires ne permettaient guère
jusqu'à ce jour aux petits Etats de l'Allemagne de se créer un système
de Douanes semblable à celui des grandes puissances, il importe et pour-
voir à ce qu'aujourd'hui, ces états, arrondis, étendues ne s'enveloppent pas
d'une ligne do Douanes qui sous prétexte de protéger leur propre commer-
ce repousserait le nôtre.
La juissance de ce libre passage au travers des Etats de la Confédé-
ration du Rhin est pour le Commerce français d'une haute importance,
dans les temps même ou les communications maritimes n'étaient pas gê-
nées,
les étoffes de Lyon, les modes de Paris, en général tous les objets
de luxe et de prix, se dirigeoient par terre au travers de l'Allemagne pour
la destination de la Pologne et de la Russie, le haut prix des assurences
maritimes composant pour ce genre d'article les frais de transport par
terre,
et d'ailleurs la régularité de ces envois étant pour ces objets d'une
grande importance. La Prusse seule en gênant leur passage les forçait de
prendre la mer à Lubec; mais encore pendant les franchises des foires de
Leipsick, ces expéditions profitaients-elle: de la circonstance pour conti-
nuer leur route par terre, aujourd'hui que la France ne peut plus faire
usage de la voie de mer, notre commerce avec la Pologne et la Russie
court les risques d'être anéanti, s'il était au pouvoir des états d'Allemagne
d'entraver le transit par le Douanes et des péages.
Il ne m'appartient pas, Sire, de préjuger de qu'elle manière Votre Ma-
jesté croira devoir intervenir pour assurer au commerce français cette
précieuse liberté. Je me bornerai à lui rappeller qu'elles étaient à cet égard
les principes de l'ancienne Constitution Germanique et les Droits du Chef
de l'Empire.
Les Souverains qui appartenaient à l'ancienne Confédération Germa-
nique, avaient sans doute le droit d'établir dans leurs états ces Douanes
intérieures qui ne sont que des droits sur les objets de consommation, et
qui faisant partie de système dos impôts dépendant comme eux de la Sou-
veraineté territoriale. Mais ils n'avaient point la même indépendance à
l'égard des Douanes extérieures, c'est-à-dire des péages, des droits transit
et tous ceux qui pouraient gêner le commerce des autres Etats de l'Empi-
re.
L'établissement de ces Douanes et les changements de tarifs ne pou-
vaient avoir lieu sans la concession de l'Empereur et l'agrément unanime
de tous les Electeurs. Les grandes foires dont les sauves conduits s'éten-
doient dans tout l'Empire, comme celle de Francfort, Leipsick, Brunwick
etc.
ne pouvaient être établie également que sous l'autorité de l'Empereure.
Il est vrai que sur la fin et lorsque les liens qui unissaient le corps
germanique commencèrent à s'affaiblir, quelques états particuliers se con-
fiant dans leur puissance s'affranchirent des formes établies; l'Electorat
de Brandebourg par exemple opposa au passage des marchandises non
seulement des droits mais des vexations qui forcèrent le Commerce à
prendre une autre route.
40 E. В. Тарле, т." Ill
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