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de droite et de gauche. A droite du parti "Moussavat" siégeait le parti "Ittihad" avec
une idéologie nationale; à gauche siégeait le bloc socialiste.
Nonobstant leur divergence idéologique, tous ces groupes étaient solidaires
dans la question de l'indépendance, ce qui se manifestait surtout dans les questions
de politique étrangère et de défense nationale. Il suffit de remarquer que le, budget
du ministère de la Guerre, malgré l'extrême libéralisme du parlement, était adopté
avec enthousiasme et sans discussion.
Le parlement azerbaïdjanien adopta une loi sur la réforme, agraire, en vertu
de laquelle le fonds agraire, exception faite d'un minimum laissé à ses
propriétaires, devenait propriété d'Etat. Aux paysans sans terre, l'Etat allouait des
lots de, terre cultivable, selon des normes établies et sans indemnité aucune. Le lot
de terre étaient cédés à leurs nouveaux propriétaires sans esprit de retour à l'Etat.
En d'autres termes s'établissait la petite propriété paysanne, mais le droit aux
richesses souterraines appartenait exclusivement à l'Etat.
Il est encore une loi qui fut adoptée par le parlement: c'est la loi sur
l'organisation des institutions provinciales autonomes sur des bases largement
démocratiques.
Dans les questions de politique étrangère, le Gouvernement national
d'Azerbaïdjan s'efforcait avant tout de consolider la situation internationale de la
nouvelle République. Il obtint la reconnaissance de l'Azerbaïdjan par les grandes
Puissances; il conclut un traité de paix et d'amitié avec la Perse qui reconnut
l'Azerbaïdjan de jure, ainsi qu'avec la Turquie.
En ce qui concerne les républiques caucasiennes voisines, le gouvernement
d'Azerbaïdjan suivit une politique spéciale d'étroit rapprochement. Le parti
"Moussavat" prit, lors du Congrès de Bakou en 1919, une résolution touchant à la
nécessité d'unir les républiques du Caucase en Confédération. Une alliance d'ordre
militaire défensif fut conclue entre l'Azerbaïdjan et la Géorgie.
A la Conférence arméno-azerbaïdjanienne de Bakou aussi bien qu'à la
Conférence transcaucasienne de Tiflis, le Gouvernement d'Azerbaïdjan propose
officiellement une union confédérée de toutes ces républiques, mais à chaque
tentative cette proposition se heurtait à l'opposition de la délégation arménienne. Le
parlement d'Azerbaïdjan, dans l'une de ses séances, adopta une déclaration
demandant qu'un étroit rapprochement s'établisse entre les républiques du Caucase.
La propagande bolchéviste, en dépit de la présence de l'organisation des
bolcheviks russes de Bakou dont l'activité était très ramarquée, n'eut aucun succès
en tant que doctrine sociale, en Azerbaïdjan.
Les travailleurs musulmans de Bakou, nationalistes dans leur majorité,
marchaient avec le parti "Moussavat". Au début de la Révolution russe, en 1917,
au cours des élections au soviet des députés ouvriers et soldats de Bakou, le parti